La force qui ravage tout critique de Jérémie Stern 1-3
La force qui ravage tout : une comédie musical de David Lescot vue par les élèves de 1-3 à l'Espace Cardin le vendredi 20 janvier.
Jérémie Stern nous en propose cette critique :
Parlée, chantée et dansée,
La Force qui ravage tout est une comédie musicale, qui donne à voir un
spectacle visuel et sonore saisissant. Les éclairages sont très
intéressants en ce qu'ils sculptent l'espace scénique, entre ambiances
douces et contrastes cauchemardesques.
Un petit
orchestre voilé par un tissu léger derrière la scène, en hauteur,
contrairement aux usages de l'opéra, offre un fond musical varié et
puissant, sur lequel les 12 acteurs créent ensemble tout un petit monde,
où l'amour relie et libère, et où les couples, se faisant et se
défaisant, fondent peu à peu en un grand ballet humain.
La pièce
débute justement à la sortie d'un opéra : d'entrée de jeu, les rimes et
la poésie du texte, construit autour d'une composition musicale, en
mêlant chant et parole, donnent le rythme pour le reste du spectacle.
L'auteur, David Lescot, est aussi le metteur en scène, le compositeur de
la musique jouée sur scène et l'un des acteurs de cette pièce. Cet
opéra, L'Orontea d'Antonio Cesti, sème parmi les cinq couples initiaux
qui en sortent une sorte de folie contagieuse, une maladie amoureuse,
qui peu à peu les transforme, les brise, les libère et les entraîne dans
une danse folle. La pièce fait elle-même référence aux danseurs fous de
Strasbourg de 1518 (une irrépressible envie de danser prit plusieurs
centaines d'habitants de Strasbourg pendant plusieurs jours).
Ainsi, avec
des scènes comiques souvent très réussies, des effets visuels et sonores
forts qui s'allient bien au sens de la pièce, une musique qui ne fait
qu'une avec le texte. La Force qui ravage tout nous propose, dans son ensemble,
un
spectacle
fin, travaillé et cohérent.
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