Critique de Rambuku, par Huynh de Vasconcelos Alexandre de 2-7

Les élèves de 2-5 avec leur professeur de français et leur professeure documentaliste ont vu la pièce Rambuku jouée par le TGstan au théâtre de la Bastille.  En voici la critique par Alexandre Huynh de Vasconcelos.


Rambuku


Sur l’affiche, on lit « Texte de Jon Fosse ». Mais ce que Jon Fosse a écrit, ce n’est pas que du texte. C’est peut-être plus. Des silences, et parfois, d’éloquents silences.

A peine le spectateur entre-t-il dans le chaleureux théâtre de la Bastille qu’un acteur l’accueille, le plongeant indéfectiblement dans Rambuku, et lui faisant dès lors prendre part à l’expérience.

Si l’espace scénique semble être délimité par des dalles disposées de manière à former un carré, il est sans cesse transgressé, par les acteurs comme les spectateurs qui y passent avant de s’installer dans les gradins. Il se retrouve ainsi élargi de loin en loin, métaphore même de Rambuku.

Mais qu’est-ce que donc que Rambuku ? Rambuku, c’est d’abord ce mot à la sonorité étrangère, résonnant comme un lointain appel, que l’actrice Kayije Kagame retranscrit avec sa voix claire et captivante. Le propre de Rambuku est peut-être justement l’insaisissable, l’indicible.

Matthias de Koning et Damiaan De Schrijver incarnent ce silence déraisonnable. Après les gestes méthodiques de Matthias, qui laisse le public dans l’attente, suspendant son attention, c’est Damiaan qui provoque les premiers rires dans les gradins. Un sourcil qui se meut, une légère distorsion du visage, un hochement de tête… L’acteur joue autant avec ses compères qu’avec la salle. Son jeu, presque entièrement gestuel ne manque pas de fasciner le spectateur, qui oscille entre le sourire et le rire franc.

Mais la pièce ne saurait se borner à une analyse purement sémiotique, ce qui en constitue l’essence singulière, c’est le sentiment plus général, plus profond, qu’elle est à même de générer chez le spectateur. Car Rambuku n’est pas seulement un espace idéel. C’est à proprement parler un théâtre de l’expérience sensible, nous procurant le luxe de ressentir, en plus de celui de penser.



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