The Birth of a Nation / naissance d'une nation GRIFFITH

 

Le prochain ciné-club aura lieu en salle de conférence 

le mardi 7 décembre 2021 à 19h30.

The Birth of a Nation (Naissance d'une nation) de D.W. Griffith.

Cette première superproduction hollywoodienne et de l’histoire du cinéma, date de 1915. Elle suit les aventures de deux familles avant,  pendant, et après la guerre de Sécession. La première partie du film retrace la guerre afin d'éviter que de telles atrocités se reproduisent (intention annoncée du réalisateur). La seconde partie, la Reconstruction, montre les noirs comme des débauchés qui veulent leur revanche et martyrisent les pauvres blancs sauvés par les preux chevaliers du  Ku Klux Klan. L'histoire est évidemment traitée du point de vue sudiste réactionnaire et inspira Autant en emporte le vent. Elle s'appuie sur un livre de Thomas F. Dixon Jr.The Clansman: A Historical Romance of the Ku Klux Klan, dont Billy Bitzer, le photographe attitré de Griffith, disait : « C'est le pire hymne à la haine que j'ai jamais rencontré. Il est comme les vieux sermons servant à faire peur avec les flammes de l'enfer, rempli de mensonges, de distorsions, et par dessus tout de superstitions les plus nauséabondes qui soient. ». Ce roman a été rédigé en réponse à La case d'oncle Tom de l’écrivaine Harriet Beecher Stowe, vibrant plaidoyer abolitionniste.

Deux raisons au moins de voir ce film muet :

C'est le cinéma d'un très grand réalisateur dont le non moins grand réalisateur soviétique Eisenstein dira : « c'est Dieu le père, il a tout créé, tout inventé. Il n'y a pas un cinéaste au monde qui ne lui doive quelque chose ». Naissance d’une nation est tout simplement un chef d’œuvre du cinéma par son innovation technique, son montage, son entrée dans la modernité et sa rupture avec tout le cinéma pionnier antérieur.

Mais ce monument raciste et ségrégationniste à la gloire du Ku Klux Klan qu’il a aidé à reconstruire (le Klan au moment du film est en perte nette de recrutement), a été vu par des millions de personnes et a tenu la tête du box-office pendant 10 ans malgré la lutte acharnée du NAACP (National Association for the Advancement of Colored People).