critique de la "Ménagerie de verre" théâtre de la colline 04/2016 par Maylis Arnaud, élève de 2°7
La
Ménagerie
de verre, pièce de
l’auteur américain
Tennessee Williams, a été
à l’affiche ces
deux derniers mois du Théâtre
national de la Colline.
Cette
pièce relate un
évènement
de la vie de l’auteur
lui même que l’on
peut reconnaître dans le personnage de Tom Wingfield. Il se rêve
écrivain mais doit
composer avec la folie de sa mère
et la fragilité de sa sœur.
Dès
le début, Tom, qui joue
aussi le rôle du
narrateur, nous avertit : il est le contraire d’un
magicien. «Le magicien
« donne à
l’illusion une
apparence de vérité »
alors que lui va nous donner « la
vérité
sous l’apparence
plaisante de l’illusion ».
Et
cette phrase devient le fil conducteur de la mise en scène
de Daniel Jeanneteau. Il réussit
à créer
une ambiance étrange,
provoquant un certain malaise. Entre rire et tristesse, rêve
et réalité,
le spectateur est totalement dépaysé.
Il a conscience que le temps passe mais il perd ses repères.
Le décor, sobre et
épuré,
participe à cette
ambiance. L’appartement
que l’on perçoit
d’abord comme une
simple cage, une boîte
ou un cube est en réalité
plus complexe. Et c’est
là que réside
le point fort de Jeanneteau : il nous présente
des éléments
d’apparences simples,
banales et pourtant nous sommes troublés.
Comme avec cette espèce
de matelas en guise de sol. Comme ce lustre dont le reflet presque
effrayant crée une
atmosphère de cauchemar
où la réalité
n’a plus sa
place. Des draps font office de murs et un voile transparent sépare
la scène du public, nous
laissant perplexes devant ce monde flouté.
Avec
seulement quatre personnages, le jeu théâtral
est dense. Certainement grâce
à la performance de
Solène Arbel (la mère).
Elle est omniprésente.
Sur scène elle est
totalement folle, mais elle reste crédible
et juste. Elle court, crie, rigole, pleure, danse. Et les trois
autres acteurs peinent à suivre
le rythme. Pierric Plathier qui joue le rôle
de Tom paraît plus
discret, moins à l’aise
face au charisme évident
de sa « mère ».
On
en ressort vidé mais
satisfait et convaincu, en grande partie grâce
au jeu et à l’énergie
des acteurs.
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