Conférence sur Geneviève Anthonioz de Gaulle
Compte rendu de cette conférence par Maylis ARNAUD
Le
12 Janvier dernier, ma classe, celle de 2nde7 ainsi que quelques
camarades du collège
avons eu la chance d’assister
à
une
conférence
organisée
par notre professeur de français
Mme RANDON. C’est
en salle des médailles
que nous avons accueilli M. Rémi
de Gaulle venu nous parler de sa famille et notamment de sa grande
cousine, Geneviève
Anthonioz de Gaulle.
Geneviève
Anthonioz de Gaulle était
une femme ouverte, sympathique, très
moderne pour son temps mais aussi discrète
et réservée
nous apprend M. de Gaulle. Une anecdote qu’il
nous a conté
prouve
la modestie de cette femme illustre qui ne cherchait surtout pas les
honneurs. Trois ans avant sa mort, lors d’un
colloque au Sénat,
Maurice Druon, ancien secrétaire
perpétuel
de l’Académie
Française,
lui avait proposé
de
siéger
sous la coupole. Et la réponse
de Geneviève
fut « non »,
comme si cela allait de soit…
Cette
femme qui est entrée
à
20
ans dans la Résistance
lors de la Seconde Guerre Mondiale, nièce
du général
de Gaulle, a ensuite passé
sa
vie a lutter contre la pauvreté.
Déportée
en 1944 au camp de Ravensbrück
elle a pu échapper
aux expériences
auxquelles se livraient les SS sur les jeunes femmes comme notamment
la stérilisation.
Elle rencontre après
la guerre Bernard Anthonioz qui est devenu son mari et avec qui elle
a vécu
une histoire d’amour
jusqu’à
la
fin de sa vie. En apercevant les conditions insupportables dans
lesquelles vivaient les familles d’un
bidonville de Noisy-le-Grand, Geneviève
de Gaulle revoit celles qu’elle-même
et d’autres
déportées
ont vécues.
Commence alors un combat contre la pauvreté
et
pour les droits de l’homme
au sein de l’association
ATD Quart Monde (aide à
toute
détresse).
Cette femme de caractère
et d’engagement
est décédée
à
Paris
en 2002 à
l’âge
de 81 ans. Le président
de la République
a décidé
d’honorer
sa mémoire
en la faisant entrer au Panthéon
en février
2014.
Conformément
aux voeux de sa famille, ses cendres n’ont
pas été
transférées
au Panthéon
mais une plaque a été
dévoilée
lors de la cérémonie
officielle de panthéonisation.
Rémi
de Gaulle nous a ensuite présenté
son
illustre famille.
Henri
de Gaulle et Jeanne Maillot, originaire de Lille sont les
grands-parents de Geneviève
et donc les arrières
grands-parents de Rémi.
Ils eurent cinq enfants.
L’aîné,
Xavier est lui aussi père
de cinq enfants dont notamment Geneviève
Anthonioz de Gaulle.
La
cadette est Marie-Agnès,
elle se marie avec Alfred Cailliau. Ils eurent ensemble sept enfants,
dont Michel Cailliau, qui a fondé
un
réseau
de résistants
: le mouvement de résistance
des prisonniers de guerre et déportés,
lui même
ayant été
déporté
en
40 au camp de Falingbostel.
Le
troisième
enfant de la fratrie est Charles, le général
de Gaulle.
L’avant
dernier est Jacques. Le grand-père
de Rémi
de Gaulle. Il resta paralysé
suite
à
une
maladie toute sa vie. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il fut
exfiltré
avec
sa femme de France vers la Suisse par le prêtre
Henri Grouès,
vicaire de la cathédrale
de Grenoble, qui conserva son nom de résistant
tout le reste de sa vie : l’abbé
Pierre.
Enfin
le benjamin, Pierre devint Président
du Conseil de Paris.
M.
Rémi
de Gaulle a ensuite voulu nous faire comprendre a quel point entrer
dans la résistance
vous marque pour toute votre vie. Durant la Guerre, la majorité
des
résistants
ont entre 17 et 25 ans et c’est
cette période
dont ils se souviennent pour leur vie entière.
Cette
enrichissante rencontre a aussi donné
lieu
à
un
débat
ouvert par une participante sur le bien-fondé
de
la panthéonisation
de Geneviève
de Gaulle. Rémi
de Gaulle n’ayant
pas caché
qu’aux
yeux de la famille, un tel honneur n’aurait
pas été
forcément
du goût
de sa grande cousine. C’est
par souci de respecter son caractère
discret et sa volonté
d’éviter
les honneurs que la famille n’a
pas voulu que l’on
sépare
dans la mort, Geneviève
de Gaulle de son mari Bernard Anthonioz, qui continuent à
reposer
tous deux au cimetière
de Bossey (Haute-Savoie). Certain participant faisant remarquer
l’importance
de faire entrer des femmes dans ce monument dédié
« Aux
grands hommes… »,
où
trop
peu de grandes femmes ont fait leur entrée
à
ce
jour.
Enfin,
Rémi
de Gaulle ne s’est
pas attardé
sur
les générations
les plus récentes
de sa famille. Mais il aurait été
très
intéressant
de savoir ce qu’il
pense de l’engagement
de plusieurs de ses cousins en politique et de l’appartenance
d’un
des petits enfants du Général
de Gaulle au Front National, un parti considéré
parfois
comme le prolongateur de l’esprit
de l’État
français
et du régime
du Maréchal
Pétain.
Il a d’ailleurs
écrit
une lettre ouverte à
ce
sujet pour témoigner
de son indignation.
Maylis
ARNAUD
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