La Réunification des deux Corées, Joël Pommerat
Les élèves de seconde 7 ont vu beaucoup de pièces de théâtre cette année...Voici la critique de Alice Favarel-Garrigues pour "la Réunification des deux Corées" de Joël Pommerat, jouée aux Ateliers Berthier 17e (Odéon) du 10 décembre 2014 au 31 janvier 2015.
Le spectacle débute sur une femme seule qui déclare sa volonté de divorcer de son mari.
Noir. S’ensuivent deux femmes qui veulent elles-aussi se séparer sans réussir à se
détacher l’une de l’autre, à contrôler leurs sentiments. Noir de nouveau et cette fois,
place à deux femmes de ménage qui découvre le corps de l’ex-mari de leur collègue, qui
venait de divorcer.
Les scènes s’enchainent ainsi, passant de séparations violentes à des questionnements
sur le véritable amour. La pièce se déroule donc, apportant des scènes courtes ou
longues, des passages de personnages déboussolés, torturés et perdus qui essayent tant
bien que mal de rester plus ou moins stables face à l’autre, sans toutefois y arriver.
Les passages sont drôles et les personnages ont des répliques amusantes, mais pourtant,
s’il y a bien une chose qui reste d’une scène à l’autre, c’est une sensation de malaise face
à ces personnages totalement perdus et gagnés peu à peu par la folie. Les répliques sont
cyniques et apportent pourtant une impression de désespoir, comme si les personnages
jouaient parfois leur vie dans certaines répliques. Il y a cet ami désespéré à l’idée de voir
son amitié avec un autre homme se détruire. Il y a aussi cet homme qui essaie de
convaincre une femme d’avorter et qui lui hurle que l’amour n’existe pas. Il y a surtout
cet autre homme, à bout, face à sa femme amnésique qui lui décrit avec désespoir les
premiers temps de leur rencontre :
« C’était merveilleux. C’était comme si la Corée du Nord et la Corée du Sud ouvraient
leurs frontières et se réunifiaient et que les gens qui avaient été empêchés de se voir
pendant des années se retrouvaient.
La pièce toute entière est un grand questionnement sur ce qu’est vraiment l’amour. Elle
montre également les échecs de celui-ci, en esquissant des scènes étranges et
dérangeantes où la folie finit par gagner les protagonistes.
La réponse est peut-être bien dans cette phrase, sortie de la bouche d’un homme qui
revient fidèlement et chaque jour voir sa femme tout en sachant qu’elle ne se souviendra
pas de lui le lendemain. Ces deux êtres qui continuent de s’aimer, même pour une
journée, c’est peut-être bien l’unique répit de la pièce, le seul message d’espoir rescapé
de la folie humaine, le seul instant où la réunification des deux Corée est possible.
Alice Favarel-Garrigues.
Le spectacle débute sur une femme seule qui déclare sa volonté de divorcer de son mari.
Noir. S’ensuivent deux femmes qui veulent elles-aussi se séparer sans réussir à se
détacher l’une de l’autre, à contrôler leurs sentiments. Noir de nouveau et cette fois,
place à deux femmes de ménage qui découvre le corps de l’ex-mari de leur collègue, qui
venait de divorcer.
Les scènes s’enchainent ainsi, passant de séparations violentes à des questionnements
sur le véritable amour. La pièce se déroule donc, apportant des scènes courtes ou
longues, des passages de personnages déboussolés, torturés et perdus qui essayent tant
bien que mal de rester plus ou moins stables face à l’autre, sans toutefois y arriver.
Les passages sont drôles et les personnages ont des répliques amusantes, mais pourtant,
s’il y a bien une chose qui reste d’une scène à l’autre, c’est une sensation de malaise face
à ces personnages totalement perdus et gagnés peu à peu par la folie. Les répliques sont
cyniques et apportent pourtant une impression de désespoir, comme si les personnages
jouaient parfois leur vie dans certaines répliques. Il y a cet ami désespéré à l’idée de voir
son amitié avec un autre homme se détruire. Il y a aussi cet homme qui essaie de
convaincre une femme d’avorter et qui lui hurle que l’amour n’existe pas. Il y a surtout
cet autre homme, à bout, face à sa femme amnésique qui lui décrit avec désespoir les
premiers temps de leur rencontre :
« C’était merveilleux. C’était comme si la Corée du Nord et la Corée du Sud ouvraient
leurs frontières et se réunifiaient et que les gens qui avaient été empêchés de se voir
pendant des années se retrouvaient.
La pièce toute entière est un grand questionnement sur ce qu’est vraiment l’amour. Elle
montre également les échecs de celui-ci, en esquissant des scènes étranges et
dérangeantes où la folie finit par gagner les protagonistes.
La réponse est peut-être bien dans cette phrase, sortie de la bouche d’un homme qui
revient fidèlement et chaque jour voir sa femme tout en sachant qu’elle ne se souviendra
pas de lui le lendemain. Ces deux êtres qui continuent de s’aimer, même pour une
journée, c’est peut-être bien l’unique répit de la pièce, le seul message d’espoir rescapé
de la folie humaine, le seul instant où la réunification des deux Corée est possible.
Alice Favarel-Garrigues.
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