Critique d'Ivanov d'Anton Tchekhov par Gabriel Gokalp

Ivanov d'Anton Tchekhov,  mise en scène Luc Bondy 

(création au théâtre de l'Odéon en janvier 2015, théâtre que Luc Bondy a dirigé jusqu'à son décès en novembre 2015)


                           Ivanov. Ce nom si commun en russe, est celui du héros, qui représente justement un homme banal, parmi tant d'autre, une sorte d'anti­héros.

Ivanov est une pièce qui peut difficilement être classée dans un genre : est-­ce un drame ? Une comédie ? Une satire sur l'époque de Tchekhov ? Ivanov c'est tout cela à la fois. Et si cette pièce est une critique de la société russe de la fin du XIXe, c'est une critique qui pourrait tout aussi bien s'appliquer à notre société actuelle. Cette universalité est rendue possible tant grâce au caractère des personnages, qu'au décors : simples et classiques.
Si cette pièce, de plus de trois heures, peut laisser apparaître des moments de moindre intensité,
ceux-­ci sont immédiatement coupés par les chocs de fin d'actes, qui vont d'une importance croissante pour finir sur un coup de théâtre à la fin du quatrième acte.

Mais plus que pour sa critique de la société ou pour ses quelques coups de théâtre, cette pièce est intéressante pour ses personnages et plus particulièrement pour Ivanov, le personnage principal. Ivanov est au centre de la pièce, il est omniprésent, et pourtant, il est vide. Vide dans le sens où il ne croit plus en rien, ne comprend plus rien, pas même lui­même. Et le comédien, Micha Lescot, l'incarne à merveille dans cette optique, avec une voix désincarnée, une démarche maladroite et des gestes hésitants.

C'est donc une mise en scène à voir, pour (re)découvrir ce drame satirique, servi par une très bonne distribution, sur une société passée, présente et, pourquoi pas, à venir.

Gabriel Gokalp 2e 7

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